La ménopause est une étape clé dans la vie d’une femme, marquée par des bouleversements hormonaux profonds. Comprendre ces changements permet d’anticiper, d’adapter et d’optimiser la prise en charge. Les analyses biologiques sont des alliées précieuses pour objectiver les modifications hormonales, explorer les symptômes et orienter les choix thérapeutiques, notamment en cas de ménopause précoce, de troubles sévères ou de traitements hormonaux.
🔍 Pourquoi faire un bilan biologique à la ménopause ?
La ménopause n’est pas seulement une affaire de bouffées de chaleur ou de règles absentes. Elle impacte :
- l’équilibre hormonal,
- la santé osseuse,
- le métabolisme,
- la sphère cardiovasculaire,
- et même le système nerveux central.
Un bilan biologique ciblé permet :
- de confirmer l’entrée en périménopause ou ménopause,
- d’exclure d’autres causes de troubles (thyroïde, carences, hyperprolactinémie…),
- d’évaluer les risques métaboliques et cardiovasculaires,
- de guider une hormonothérapie personnalisée (THM),
- de surveiller l’impact du THM ou d’une supplémentation.
🧪 Quelles analyses demander ?
1. Bilan hormonal
- FSH (Hormone folliculo-stimulante) : augmente fortement à la ménopause.
- LH (Hormone lutéinisante) : également augmentée.
- Estradiol (E2) : chute nette en post-ménopause.
- Progestérone : baisse dès la périménopause.
- Testostérone libre et biodisponible : utile en cas de fatigue, baisse de libido ou perte musculaire.
- DHEA-S : témoin du vieillissement surrénalien.
- SHBG (Sex Hormone Binding Globulin) : à interpréter dans le contexte, surtout en cas de THM ou d’hyperinsulinisme.
- AMH (Hormone Anti-Müllérienne) : utile surtout avant 45 ans pour explorer la réserve ovarienne.
2. Fonction thyroïdienne
Les troubles thyroïdiens peuvent mimer ou aggraver les symptômes de la ménopause.
- TSH, T3 libre, T4 libre, +/- anticorps antithyroïdiens (TPO, anti-Tg).
3. Métabolisme et santé osseuse
- Calcémie, phosphatases alcalines osseuses, vitamine D (25-OH).
- Bilan lipidique : cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides.
- Glycémie à jeun, insuline, HOMA-IR : évaluer le risque métabolique.
- +/- marqueurs osseux spécifiques (CTX, P1NP) si ostéopénie ou ostéoporose suspectée.
4. État inflammatoire et carences
- CRP ultrasensible : inflammation de bas grade, risque cardiovasculaire.
- Ferritine, vitamine B12, folates, magnésium, zinc : fréquentes carences en péri-ménopause.
💡 À quel moment faire ces bilans ?
- En péri-ménopause (troubles du cycle, fatigue, irritabilité, troubles du sommeil),
- En cas de symptômes invalidants ou atypiques,
- Avant de débuter un THM,
- En surveillance régulière du THM ou de l’ostéoporose,
- En prévention personnalisée autour de 50 ans.
💬 Astuce : il est préférable de faire le prélèvement à jeun, entre 8h et 10h du matin, et hors traitement hormonal pour certains dosages.
🧠 Ménopause, individualisation et médecine préventive
La biologie moderne permet une approche fine et prédictive de la santé féminine. En combinant les dosages hormonaux classiques avec des marqueurs métaboliques, inflammatoires et osseux, on peut proposer :
- une prise en charge sur mesure,
- une prévention active de l’ostéoporose et des maladies cardiovasculaires,
- une lecture précise de l’impact du THM.
✅ En résumé
| Domaine | Analyses clés |
|---|---|
| Hormones sexuelles | FSH, LH, E2, progestérone, testostérone, SHBG, DHEA-S |
| Thyroïde | TSH, T3L, T4L, anticorps TPO/anti-Tg |
| Métabolisme | Glycémie, insuline, HOMA-IR, bilan lipidique |
| Os et muscles | Vitamine D, calcium, PTH, marqueurs osseux |
| Carences et inflammation | B12, ferritine, folates, CRPus, magnésium, zinc |
